Au terme d’une enquête archéologique de près de dix ans, une équipe de chercheurs est parvenue à élucider une part du mystère des “pierres bleues” de Stonehenge, l’un des sites néolithiques les plus spectaculaires d’Europe. Le récit exclusif d’une découverte majeure.
Sur le plateau de Salisbury Plain, dans le sud-est de l’Angleterre, se dresse le monument mégalithique de Stonehenge, l’un des plus emblématiques et mystérieux d’Europe, érigé au néolithique par un peuple oublié. Selon des chroniques légendaires remontant au XIIe siècle, l’enchanteur Merlin aurait, grâce à ses pouvoirs magiques, déplacé depuis l’Irlande jusqu’à ce nouveau site un cercle de pierres mythique, la “Danse des géants”. La légende recèlerait-elle une part de vérité ? Si l’on savait depuis près d’un siècle que les “pierres bleues” de Stonehenge – de petits blocs disposés en cercles concentriques au cœur de la structure – provenaient des monts Preseli, au pays de Galles, soit 240 kilomètres plus à l’ouest, de nombreuses questions restaient sans réponse quant à leur origine précise, à la raison et aux modalités de ce grand voyage. Et si, avant de rejoindre Stonehenge, les pierres bleues avaient déjà été assemblées pour constituer une enceinte monumentale, quelque part dans les Preseli Hills ? Il faudra près d’une décennie de recherches à l’archéologue Mike Parker Pearson, spécialiste des rites funéraires du néolithique, pour suivre avec son équipe pluridisciplinaire toutes les pistes soulevées par cette passionnante hypothèse.
Détermination sans faille
Des fouilles minutieuses permettent d’identifier en 2014 les carrières d’où proviennent les blocs, et de dater leur extraction à quatre cents ans avant la construction de Stonehenge – ce qui semble étayer l’intuition de Mike Parker Pearson. Mais le plus difficile reste à venir : pour l’archéologue, retrouver l’emplacement d’un monument démantelé il y a plus de trois mille ans revient à “chercher une aiguille dans une botte de foin”. De longues années de recherches, mobilisant d’éminents spécialistes en photo aérienne, en études géophysiques ou en archéologie expérimentale, donneront enfin les résultats escomptés, pour identifier le site et révéler un pan des croyances et des rites qui ont présidé à son édification. Entre espoirs fous et désillusions, c’est ce travail de longue haleine, associant des technologies de pointe à une détermination sans faille, que ce film remarquable a pu documenter en exclusivité. Si une partie du mystère de Stonehenge a désormais été élucidée, ses pierres légendaires ont, elles, encore bien des histoires à raconter.