Trois décennies après la dissolution de l’URSS, état des lieux d’un héritage encore très présent dans les pays qui ont pris leur indépendance, des pays baltes (Estonie, Lituanie, Lettonie) aux pays d’Asie centrale.
Le 25 décembre 1991, l’Union des républiques socialistes soviétiques cessait d’exister – l’une des plus grandes catastrophes géopolitiques du XXe siècle, si l’on en croit Vladimir Poutine. Depuis lors, quinze États situés entre la mer Baltique et les montagnes du Pamir ont suivi leur propre chemin, à l’instar de la Lituanie, pays précurseur de ces indépendances plurielles.
Liberté et dépendances
Ces trois dernières décennies, la liberté post-soviétique a connu dans les anciennes républiques des fortunes diverses. Dans les pays baltes (Estonie, Lituanie, Lettonie), la démocratie s’est développée selon les principes en vigueur en Europe occidentale. Mais en Asie centrale, d’anciens hauts fonctionnaires du parti se sont transformés en chefs de clan autocratiques. Libérales ou autoritaires, ces républiques ont pourtant toutes tissé de nouveaux liens de dépendance vis-à-vis de la Russie. Pour Ruslan Semenovitch Grinberg, économiste de renom et confident du dernier président de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev, tous les États successeurs agissent selon le même principe : coopérer au maximum avec la Fédération de Russie sur le plan économique tout en limitant la dépendance politique. Mais aujourd’hui, Vladimir Poutine ne doit pas seulement traiter avec les anciennes nations sœurs. Les relations du pays avec l’Otan sont de plus en plus tendues et l’obligent à composer avec elles pour espérer restaurer une grandeur nationale empreinte de nostalgie soviétique, tout en dirigeant d’une main de fer sa politique intérieure.